Les contes du Magatama : La fille de l’eau, de Noriko Ogiwara

Même si les auteurs français sont capables de sortir de belles pépites de fantasy, je cherchais depuis quelques temps à lire de la fantasy japonaise. Le folklore japonais est riche et prompt aux bonnes histoires. Au fil des forums, je suis tombée sur ce titre, La fille de l’eau, mais il n’est plus édité depuis longtemps. J’avais laissé des alertes sur les sites d’occasion comme Vinted ou Recyclivre, sans grand espoir et puis… Vinted a fait son office et j’ai réussi à le dénicher pour seulement 6 euros ! Non parce que les revendeurs d’occasion sur les gros sites se font plaisir… bref. Est-ce qu’il vaut le coup ?

Synopsis :

Voici d’innombrables générations que le dieu de la lumière et la déesse des ténèbres s’affrontent dans une guerre impitoyable.
Mais Saya n’a que quinze ans ; pour elle, cette guerre lointaine est sans grande importance. Jusqu’au jour où elle apprend qu’elle est la réincarnation de la fille de l’eau, la princesse du peuple des ténèbres. Tandis que le prince de la lumière lui offre de l’épouser, son peuple l’exhorte à le rejoindre afin de le sauver.
Saya, éduquée dans l’amour de la lumière et la haine des ténèbres, peut-elle accepter un tel héritage? Lumière et ténèbres cherchent à s’attirer sa loyauté, car elle est la seule capable d’éveiller la légendaire épée du dragon, une arme terrifiante censée mettre fin à cette guerre millénaire.
Parviendra-t-elle à faire le bon choix ou connaîtra-t-elle un sort funeste, comme toutes les filles de l’eau qui l’ont précédée ?

Mon avis :

Quand on voit le résumé, on se dit que c’est une histoire de fantasy bateau, vue et revue. Le bien contre le mal, l’élue qui est la réincarnation d’une princesse ou d’une divinité, bon, on connaît. Pas besoin d’aller chercher chez les auteurs japonais pour en trouver.

Et pourtant… pas tant que ça. Je ne vais pas vous mentir, il y a bel et bien du classique, mais l’auteure parvient à rendre l’histoire accrocheuse, et se rit de nos à priori pour rendre l’histoire plus nuancée, plus grise. Ce n’est pas vraiment un combat du bien contre le mal, mais un combat pour la vie, pour la liberté, pour ne plus être des pions dans les mains des dieux.

On ne peut détester les principaux opposants à l’héroïne car ils ont leurs failles, leurs doutes, et leurs actions sont dictées à la fois par l’admiration et la peur de leur père qui reste un dieu, bien au dessus des hommes. Ils pensent, en fait, bien faire.

L’histoire se raconte à un rythme doux, comme une rivière qui coule tranquillement, et pourtant il se dévore comme un page-turner. On veut savoir, on veut découvrir ce qui se trame avec l’héroïne, pourquoi tout le monde semble connaître son passé et son futur sauf elle.

Le roman a malgré tout des points décevants, comme la passivité de l’héroïne : on pense que c’est une élue, et c’est le cas, mais son pouvoir se révèle anecdotique et c’est un personnage masculin qui récupère le pouvoir badass. L’auteure a essayé de faire passer ça comme un pouvoir partagé, l’un a besoin de l’autre, mais à la finale non puisque l’homme parvient à le déclencher sans la femme.

J’ai trouvé la petite romance qui apparaît sur la fin assez étrange, voir malsaine, car on nous répète tout du long du roman que le personnage masculin est limite retardé à cause de son passé enfermé, qu’il est comme un jeune enfant, et à la fin on nous sort un mariage du chapeau… le gars ne sait même pas ce qu’est un mariage et ce que ça implique ! Et pourtant les gens persistent à le marier…? On dirait un peu comme le mariage de Chichi et Goku dans Dragon Ball, Goku s’engage sans savoir ce qu’est un mariage (il pensait que c’était de la bouffe) et Chichi débarque plusieurs années plus tard et le force à tenir sa promesse… sachant que Goku est innocent comme un enfant…!

Si je devais définir ce roman, je dirais qu’il est bon, mais pas exceptionnel. C’est sympa pour les amateurs de fantasy japonaise ou de folklore japonais, mais pour les férus de fantasy vous trouverez bien mieux.

Laisser un commentaire